Poème : « Le ru »
Au Pied de la colline, il coule doucement
Sous la végétation qui forme un écran,
Et sans ce rideau vert qui recouvre son lit
On ne le verrait pas, tellement il est petit.
Il faut d’abord franchir, si on veut l’approcher
Les épines et les ronces étroitement mêlées.
Puis écarter les branches et passer les roseaux,
On se retrouve ainsi tout au bord de l’eau.
Et dans cette fraîcheur, et dans ce clair-obscur
On s’aperçoit alors que le ruisseau murmure.
Cascades et chutes d’eau en modèles réduits
Se racontent en chantant quelque folle partie
Maintenu à l’écart, mais combien sympathique
Le vent vient quelquefois y mêler sa musique.
La voûte des grands arbres protège des indiscrets
Et offrent en plein midi, des coins sombres et secrets.
Seul, l’ardent soleil envoie quelques rayons
Eclairer dans un coin la danse des papillons.
Les feuilles qui s’agitent dans la lumière dorée
Se reflètent dans l’eau miroitante et glacée.
A l’ombre d’une pierre et surveillant leurs proies,
L’anguille ondulante et la truite se côtoient
Tandis que tout la- haut, le héron gris, patient,
Pour prendre son repas attend le bon moment…
Fuyant parfois le monde, rêvant de solitude
Dans ces lieux je retrouve une douce quiétude.
Immobile et sereine oubliant mes soucis,
Fondue dans la nature, je suis en harmonie…
Mireille Dupuis