Poème : « Rêverie »
A quoi peut-il rêver ?
Cet homme solitaire
Aux yeux flous égarés
Et au sourire amer.
Peut-être à cette mer
Fougueuse dans le vent
Ou au lopin de terre
Rayonnant au couchant.
A quoi peut-il songer ?
Quand son regard s’éclaire
Vers l’horizon caché
Lorsque la lune se perd.
Peut-être à ses amours !
Qui en lui sont si chers
Que le lever du jour
Sur la neige des hivers.
A quoi peut-il penser ?
Lorsque son front se plisse
Peut-être à son passé !
Qui s’écoule et se glisse.
Ou aux arbres qui jaunissent
Dans la fraîcheur d’automne
Quand les rayons palissent
Sous les feuilles qui frissonnent.
Ah oui ! Bien sûr il rêve
Comme tout homme en ce monde
Car tout tourne et sans trêve
Et la vie nous inonde
De multitudes ondes
Qui souvent nous égaient
En formant une ronde
Qui parfois nous distrait.
Christian TREHEL, Maire d’Essises
Poème : « Mon village »
Parmi ses vieilles pierres
Mon cher petit pays
Amour de cette terre
Sort un peu de l’oubli
Ses maisons enclavées
Entre leurs vieux murs gris
Son école désertée
Ses commerces sans vie
Ses lavoirs aussi nus
Et de nos jours boudés
On ne se lasse plus
De les voir restaurer
Mais l’église s’impose
Par son clocher rustique
Qui sonne l’apothéose
A ce vieux cadre antique
Ses gens sont accueillants
Quant on les connaît bien
Un petit peu méfiants
Tradition des anciens
Essises, il est nommé
Village de la Brie
Situé dans la vallée
C’est ici que je vis
Christian TRÉHEL, Maire d’Essises
Poème : « Le ru »
Au Pied de la colline, il coule doucement
Sous la végétation qui forme un écran,
Et sans ce rideau vert qui recouvre son lit
On ne le verrait pas, tellement il est petit.
Il faut d’abord franchir, si on veut l’approcher
Les épines et les ronces étroitement mêlées.
Puis écarter les branches et passer les roseaux,
On se retrouve ainsi tout au bord de l’eau.
Et dans cette fraîcheur, et dans ce clair-obscur
On s’aperçoit alors que le ruisseau murmure.
Cascades et chutes d’eau en modèles réduits
Se racontent en chantant quelque folle partie
Maintenu à l’écart, mais combien sympathique
Le vent vient quelquefois y mêler sa musique.
La voûte des grands arbres protège des indiscrets
Et offrent en plein midi, des coins sombres et secrets.
Seul, l’ardent soleil envoie quelques rayons
Eclairer dans un coin la danse des papillons.
Les feuilles qui s’agitent dans la lumière dorée
Se reflètent dans l’eau miroitante et glacée.
A l’ombre d’une pierre et surveillant leurs proies,
L’anguille ondulante et la truite se côtoient
Tandis que tout la- haut, le héron gris, patient,
Pour prendre son repas attend le bon moment…
Fuyant parfois le monde, rêvant de solitude
Dans ces lieux je retrouve une douce quiétude.
Immobile et sereine oubliant mes soucis,
Fondue dans la nature, je suis en harmonie…
Mireille Dupuis
Poème : « Quand on est jeune »
Quand on est jeune
On est plein d’inquiétude et plein d’appréhension
Au milieu des embûches, quel chemin est le bon ?
Sommes assez forts et prêts pour le combat ?
Saisirons nous la chance quand elle passera ?
Quand on est vieux
Fort de notre expérience, on donne des leçons.
On critique, on sermonne, nos conseils sont les bons.
On était bien meilleurs, on était plus malin.
La jeune génération l’est vraiment beaucoup moins.
Quand on est jeune
Gonflé de son courage, on est sûr de gagner
Nos merveilleux projets seront réalisés.
Confiant dans sa jeunesse et dans son avenir,
On deviendra quelqu’un, on va s’épanouir.
Quand on est vieux
Parfois on se souvient, seul au fond de son lit
Des beaux rêves d’autrefois, à tout jamais enfuis
On voulait tout avoir, on n’a rien finalement,
Car la vie en avait décidé autrement.
Mireille Dupuis
Poème : « Un enfant »
C’est un miracle qui commence
C’est du bonheur à profusion
C’est un don du ciel, une chance
C’est la lumière dans la maison
C’est un beau jour qui se lève
C’est de l’espoir pour l’avenir
En lui on retrouve nos rêves
Qui ne veulent jamais finir
C’est un cadeau de la providence
Et l’on voudrait être meilleur,
Et lui donner toutes les chances
De découvrir le vrai bonheur
Il est si tendre et si fragile
Et nous sommes si maladroit
Que sur ce chemin difficile
On pourrait le blesser parfois
C’est un sourire plein de fossettes
Si beau, si pur, si lumineux
Qu’il arrive que l’on regrette
De ne pouvoir en faire un dieu
Mais puisque imparfait nous sommes
Imparfait il sera aussi
Nous en ferons seulement un homme
Et c’est déjà très bien ainsi.
Mireille Dupuis